Dans la Vienne Des centaines d'opposants contre les « bassines », des réserves d'eau géantes
Plusieurs centaines d'opposants aux « bassines », réserves d'eau géantes dédiées à l'irrigation agricole, se sont mobilisés dimanche à Saint-Sauvant (Vienne) pour dénoncer leur impact écologique, à quelques semaines des premiers coups de pioche.
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Entre 500 personnes, selon un correspondant de l'AFP, et 1 000 personnes, selon les organisateurs, se sont rendues à pied jusqu'au site où doit être prochainement creusée l'une des seize « bassines » prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise, situées en majorité dans le département des Deux-Sèvres. Ces réserves doivent être alimentées par l'eau des cours d'eau et des nappes phréatiques en hiver, ce qui fait dire aux opposants qu'elles constituent une « privatisation rampante de l'eau au profit de quelques-uns ».
Des pancartes « De l'eau pour nos rivières », « Plus de vaches, moins de bâches » ou encore « No Bassaran », le slogan des opposants, étaient visibles dans le cortège, réuni à l'appel du collectif "Bassines Non Merci". À l'aide de « pigouilles », des bâtons de bois qui servent à pousser les barques dans le marais poitevin, les manifestants ont symboliquement délimité l'emprise du projet. Sur ce terrain, une pelleteuse avait été incendiée il y a plusieurs jours. « On ne valide pas (ce geste) mais on ne condamne pas non plus », a assuré Julien Leguet, porte-parole de "Bassines Non Merci".
Même si le tribunal administratif de Poitiers a demandé à la coopérative de l'eau des Deux-Sèvres de revoir sa copie pour 9 des 16 bassines prévues, les travaux des premières réserves sont imminents. « Ils pourraient démarrer d'ici une à deux semaines à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Cette manifestation, c'était pour nous l'une des toutes dernières occasions pour faire entendre notre voix », a affirmé Julien Leguet.
Présente à Saint-Sauvant, tout comme le candidat du NPA à la présidentielle Philippe Poutou, pour lequel l'opposition aux bassines s'inscrit dans une lutte « contre les logiques productivistes », la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond'huy a souhaité que des décisions soient prises « maintenant ou dans les mois qui viennent » pour protéger l'accès à une eau « de plus en plus rare ». « Le premier usage à protéger, c'est l'eau potable », a-t-elle dit. Les anti-bassines appellent à une nouvelle manifestation le 22 septembre à Niort, où se tiendra le congrès national de la FNSEA (21-23 septembre).
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